Cathy m’a offert pour mon cinquantenaire le tour de l’île sur un ULM des Passagers du Vent. Quelle étrange idée, je connais plutôt bien les rivages mahorais, il existe déjà de magnifiques clichés de Mayotte vue du ciel et Bernard nous a offert le beau film qu’il a monté après son tour de l’île. J’ai misérablement laissé traîner l’affaire, au grand dam de Cathy. Or, pour la fête de fin d’année de son école, en fin de CM2, Pierre a trouvé un ticket au sol, l’a ramassé et a gagné… un baptême en ULM. L’idée de se retrouver entre ciel et terre sur un squelette métallique en forme de croix et propulsé par un moteur plus bruyant que rassurant ne l’inspirait pas du tout.
J’ai finalement laissé filer 365 jours avant de me décider à concrétiser mon cadeau. Après consultation du site de Météo France, j’ai attendu le jour de mon 51e anniversaire pour traîner Pierre sur la piste herbeuse de Dapani. J’ai néanmoins mûrement réfléchi aux propos de Guillaume, mon voisin qui vend et répare des scooters. Il affirme ces temps-ci à qui veut bien l’entendre que l’essence, de mauvaise qualité, finit par remplacer l’huile dans le carter et les pistons mal lubrifiés risquent de se gripper. Je me convaincs que l’essence des ULM provient d’un stockage antérieur et je me suis bien gardé jusqu’ici d’étaler mes états d’âme.
Malgré des réticences réaffirmées jusqu’au bout, Pierre a cédé aux arguments de sa maman. Et il n’a rien regretté. Du décollage à l’îlot de sable blanc en passant par le tour du Mont Choungui et jusqu’à l’atterrissage, il a adoré ce survol aérien du Sud de Mayotte. En rentrant à la maison, il s’est jeté sur le logiciel Flight Simulator et s’est mis aux commandes d’un ULM. La manette qui lui a été offerte à Noël comporte les mêmes fonctions que celle de notre ULM baptismal. Et comme il vient de découvrir que ce logiciel lui permet de décoller de la piste de Dzaoudzi, l’aéroport international de Mayotte, je vous laisse imaginer son plaisir.
J’ai été un plus gâté que Pierre puisque j’ai eu droit à « la totale ». C’est ainsi que les Passagers du Vent nomme le tour complet de la Grande Terre avec le survol de l’îlot M’Tsamboro suivi d’un passage en Petite Terre et ponctué par le tour du Choungui . La totale porte décidément bien son nom. Le survol des côtes mahoraises à 2000 ou 3000 pieds d’altitude est un régal total. Après sept années passées à Mayotte, chacun de ces lieux remarquables ravive en moi tel ou tel souvenir en excellente compagnie.
Quel plaisir de les partager dans l’album ci-contre « Mayotte vue du ciel » avec mes compagnons de fortune encore présents ou rentrés au bercail métropolitain!